Culture – Portraits : Parmi les lucioles

Ses films documentaires l’ont fait voyager dans le monde entier mais c’est à Valence, non loin de sa commune natale de Saint-Paul-Trois-Châteaux que Jérôme Duc-Maugé a posé ses valises, en 2018. Les siennes et celles de ses deux sociétés de production, Cocottesminute, 20 ans et plus de 90 films documentaires et Parmi les lucioles films, spécialisée dans les films d’animations, regroupées avec Becs moqueurs (édition musicale) au sein du groupe Ad Hoc Participations.

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Passionné de cinéma, Jérôme Duc-Maugé débute sa carrière comme directeur de la photographie. Il crée à Lyon sa première société, Cocotteminutes, qui produit des documentaires “pour comprendre le monde dans lequel on vit”.Démocraties animales – Et si les Grecs n’avaient pas inventé la démocratie…”, diffusé sur Arte, explore l’intelligence animale, mettant au jour des organisations très matriarcales. “Oumuamua, l’inconnu venu d’ailleurs” (France 5) interroge le passage, près de la Terre, d’un objet interstellaire, en 2017… “Des films grand public sur des sujets qui n’ont jamais été traités”, résume-t-il.

Parmi les lucioles films* naît en 2007 “d’une rencontre, pour accompagner une réalisatrice dans son projet de film d’animation”. En 2023, le studio, installé à Valence dans des locaux qui regroupent bureaux et studio d’animation, produit son premier long-métrage, “Nina et le secret du hérisson”, réalisé par Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli.

Pour les films d’animation comme pour les documents qu’il produit, Jérôme Duc-Maugé revendique une même ligne éditoriale : la quête de sens, avec l’objectif de « faire grandir les spectateurs. »

Être producteur, c’est sentir l’air du temps, ce qui questionne la société, ce qui va donner envie de voir un film. C’est accompagner la création : écriture du scénario, style graphique… C’est chercher des partenaires de développement avec lesquels tester l’idée de départ, la faire grandir.

C’est aussi trouver l’entièreté du financement, entre 4 et 6 millions d’euros pour un long-métrage, avec des partenaires européens, voire mondiaux. C’est un métier très particulier qui combine deux choses très difficiles à mélanger : l’art et l’argent.

Parmi les financeurs, le Fonds de dotation abondé par l’Agglo et le Département de la Drôme, qui a soutenu en 2023 “Les chiens ne font pas des chats”, long-métrage réalisé par Lilas Cognet et Alain Gagnol (sortie prévue en 2027), et, en 2024, “La nuit des dameuses”, “un court-métrage né d’une autre rencontre, avec Agathe Zavaro venue présenter son pitch au festival Valence Scénario” (sortie prévue en 2026).

“Nous avons la chance, au sein de Valence Romans Agglo et, plus largement, de la Région Auvergne Rhône-Alpes, de bénéficier d’un éco-système qui crée une émulation”, souligne Jérôme Duc-Maugé qui, tout en gardant un œil sur le nombre d’entrées ou de canaux de diffusion des films qu’il produit, met l’accent sur “ce qui se mesure moins : la portée d’un film d’animation, ce qu’il peut apporter à un enfant. Aborder des thématiques sociales, comme la perte d’emploi d’un parent dans Nina et le secret du hérisson, à travers les aventures d’une petite fille courageuse, volontaire, dynamique, c’est transmettre aux jeunes spectateurs quelque chose en plus.”

*Pour le film d’animation Le tombeau des lucioles, d’Isao Takahata, « et avec l’idée d’être de petites lumières. »