Culture – Portraits : Jérôme Delormas

Directeur général de l'École Supérieure d'Art et Design (ESAD) Grenoble-Valence

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Qui êtes-vous ?

Je me sens citoyen du monde. J’ai vécu en Côte d’Ivoire, en Espagne, au Japon, j’ai beaucoup voyagé, je suis constitué de mes lectures, des musiques qui m’accompagnent, des spectacles qui me ravissent, du design et de l’architecture qui m’habitent autant que je les habite, des arts visuels qui me meuvent, des films qui me construisent, des jeux qui m’enrôlent, de la marche qui m’aide à penser, du sport qui me met dans le monde, d’une éducation reçue ouverte et généreuse, de ma famille aimante, des amis, de l’écoute des autres, du bonheur de vivre, de travailler et de m’engager dans des territoires riches de leurs différences.

Quelle est votre fonction ?

Je suis Directeur général de l’École Supérieure d’Art et Design de Grenoble Valence. J’anime une équipe et un projet qui mettent au cœur de leur mission de transmission l’art et le design. 

Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours de direction de lieux et projets culturels et artistiques dans des domaines très divers, en France et à l’étranger.

Ce qui pourrait caractériser ce parcours, c’est sa transversalité, de la direction d’instituts français, à Bilbao et à Kyoto (où je dirigeais aussi la Villa Kujoyama, résidence d’artistes), à un centre d’art contemporain (Ferme du Buisson à Marne-la-Vallée), une scène nationale (Lux à Valence), en passant par la création de la Gaîté lyrique à Paris, lieu culturel d’un troisième type, menée avec une équipe particulièrement engagée. J’ai abordé la transmission et l’enseignement supérieur artistique pluridisciplinaire à la direction générale d’un établissement d’enseignement supérieur à Toulouse (pôle supérieur musique et danse, art et design).

J’ai également eu la chance de codiriger la Nuit blanche à Paris en 2007 et j’ai assuré de nombreuses programmations et directions artistiques. J’ai cofondé une maison d’édition associative dédiée à des expériences collectives inspirantes dans un monde bouleversé et sans repères, autour de questions liées à la création, aux territoires et à l’action collective. Je suis également engagé dans un projet de lieu culturel villageois dans un hameau de haute montagne dans les Alpes.

Pourquoi l’ESAD ? Qu’est-ce qui vous anime ?

L’ÉSAD est l’école supérieure d’art et design de deux territoires qui me sont chers. Dans un contexte de péril pour les services publics et d’un centralisme à la française toujours plus puissant, je veux m’engager pour développer, promouvoir, défendre une excellence artistique de proximité et internationale à la fois. Pour cela, je m’implique dans le développement de partenariats, dans la création de nouveaux cursus afin d’enrichir l’offre de haut niveau sur nos territoires. Je voudrais contribuer à ancrer le plus possible nos écoles d’art et de design dans la réalité du monde, de les sortir de leur bulle, de plus montrer combien ce que l’on y fait et ce que l’on y apprend est exceptionnel et rare, que cela doit se savoir !

Votre actu du moment ?

Mon actualité, en 2025, est l’anniversaire des 30 ans de l’implantation du site valentinois de l’ESAD dans le quartier de Fontbarlettes, le retour du site Grenoblois de l’école à la rentrée prochaine dans le bâtiment historique de la rue Lesdiguières rénové, et plus globalement la préparation d’une nouvelle identité pour l’école afin de plus la connecter à son environnement, la mise en place d’une politique éditoriale et la prospection pour la création de nouveaux cursus dans l’offre de l’ESAD.

Quels sont vos projets pour cette école ?

Pour résumer, on peut dire que le projet repose sur une confiance renouvelée dans ce que représente une école de création comme la nôtre (en interne au sein des équipes comme vis-à-vis de la société), sur une structuration des partenariats avec un ancrage territorial fort, sur de l’innovation pédagogique qui fasse écho à un monde en plein bouleversement, sur notre capacité à nous inscrire dans une perspective européenne, sur l’accompagnement des étudiants et des étudiantes dans leurs études, tant en termes d’enseignement qu’en termes de vie de campus, notamment dans le renforcement de nos liens avec l’université.